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sur le chemin de la résilience et de la sérénité

Sylvie Ciliegio

Je suis psychologue clinicienne expérimentée, spécialisée dans le trauma. Avec une approche centrée sur le travail systémique, je vous accompagne dans votre quête de mieux-être et de compréhension de soi.


  • Psychologue clinicienne
  • Praticienne EMDR Europe
  • Thérapeute familiale et de couple systémique
  • Médiatrice animale
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par Sylvie Ciliegio 03 oct., 2023
Combien de fois ai-je pu entendre cette phrase de la part des professionnels de santé et du bien-être… « Je sens bien que je suis en burnout mais ça va aller »… Avec cette difficulté à lâcher prise et à accepter qu’en tant que soignant, qu’on puisse être en burn out… Une forme de tabou existe bel et bien…derrière se profile un sentiment de honte et de culpabilité… « Quand même en tant que professionnel de santé, je suis censé m’occuper des autres, je ne peux pas me dire que je n’y arrive plus pour moi-même »… Je repense encore à tous ces professionnels infirmiers, médecins, parfois kiné me dire « cela fait 20 ans, 30 ans que je fais cela, j’ai toujours tout encaissé, j’ai toujours été forte… Alors pourquoi aujourd’hui, ça n’irait plus ? » Du coup, ils continuent à résister tout en continuant à s’épuiser… Ce que je constate dans mon cabinet c’est que ces professionnels veulent continuer à fonctionner sur le même rythme mais pouvoir quand même récupérer leur énergie avec le travail de thérapie, sauf qu’à un moment donné, ce n’est plus possible… Le mental résiste, mais c’est souvent le corps qui finit par exprimer qu’il n’en peut plus…Cela se manifeste par des angoisses, une douleur dans la poitrine, une augmentation du rythme cardiaque et bien d’autres symptômes souvent physiques… Mais d’où vient le burn out ? Quelle est son histoire ? Le syndrome d’épuisement professionnel ou burn out est un syndrome d’épuisement qui fait partie des risques psychosociaux professionnels, consécutif à l’exposition, à un stress permanent et prolongé. Le terme burn out est apparu au EU dans les années 70, signifie littéralement « bruler de l’intérieur », il évoque la surchauffe avec risque de casse comme en aéronautique, lorsqu’une fusée a épuise son carburant. Burnout medecinC’est vraiment ce que je ressens quand j’accueille ces professionnels de santé et du bien-être, ils se sont éteints par petit feu, sans s’en rendre compte, pensant qu’ils avaient toujours de la ressource…Mais l’épuisement professionnel est insidieux, il nous crame petit à petit pour tout à coup nous mettre par terre et ne plus pouvoir se relever. Pour ces premiers observateurs, le syndrome d’épuisement professionnel vise principalement les personnes dont l’activité professionnelle implique un engagement relationnel important, comme les travailleurs sociaux, les professions médicales, les enseignants. Très souvent en tant que professionnel de santé et du bien-être, nous avons tendance à négliger ce burn-out, en lien avec le fait qu’ils nous aient difficile de nous dire que cela peut nous arriver et surtout en lien avec nos croyances nos valeurs puisque « on est là pour les autres » pas pour nous… Chez la plupart des professionnels de santé, ce sont des personnes qui sont surinvestis dans leur travail, qui ont un gout prononcé de vouloir toujours bien faire, toujours plus, elles ont tendance à être perfectionniste… Le perfectionnisme trop rigide peut être néfaste. Il peut être repéré dans des croyances telles que « tout doit être parfait », « je ne dois pas me reposer tant que je n’ai pas fini ». Ces croyances sont devenues des règles de vie pour la personne, comme une vérité. La définition du burn out « Le burnout est caractérisé par un épuisement physique, par des sentiments d’impuissance et de désespoir, par un assèchement émotionnel et par le développement du concept de soi négatif, et d’attitudes négatives envers le travail, la vie et les autres personnes ». « Le burnout est une réponse au stress émotionnel chronique avec trois dimensions : . L’épuisement émotionnel ou physique . La diminution de la productivité . La dépersonnalisation ». En 2020, 50% des professionnels de santé interrogés disent être en burn out et éprouvent un sentiment d’épuisement physique, physique, émotionnel ou mental. Syndrome Tridimensionnel Dans le modèle de Maslach et Leiter (1997, 2008), qui domine toute la littérature, le burn-out est un syndrome tridimensionnel , résultant d’un stress cumulatif et associant constamment : – La première, la plus centrale, l’épuisement émotionnel, psychique et physique correspond à l’assèchement des ressources, à la perte de motivation. La personne a le sentiment d’être totalement vidé de ses ressources. Les temps de repos habituels (sommeil, week-end, congés, etc.) ne suffisent plus à soulager cette fatigue qui devient alors chronique. – La seconde, la dépersonnalisation ou cynisme vis-à-vis du travail, renvoie aux attitudes distantes, négatives vis-à-vis de son travail et des personnes (collègues, encadrement, patients, etc.). Progressivement il se désengage de son travail, de la structure dans laquelle il évolue. Une barrière entre lui et les autres s’érige. Il « déshumanise » inconsciemment les autres en mettant son entourage à distance. – Une troisième dimension fut définit ensuite : c’est l’accomplissement personnel, il correspond au manque de sentiment de reconnaissance et à un désinvestissement dans son travail. Les facteurs déclencheurs du burn out caractéristique chez les professionnels de santé et du bien être Dans le cadre de ma pratique j’ai pu faire le constat de différents facteurs de l’épuisement professionnel qui sont caractéristiques chez les soignants : . La perte de sens dans le travail et dans la mission que le soignant s’était donné au départ. En effet, je remarque de plus en plus que les professionnels de santé ressentent un décalage entre leurs valeurs personnelles et la réalité de leurs métiers. Cela peut être les enjeux de rentabilité dans le cadre du milieu institutionnelle, cela peut être la lourdeur administrative qui prend l’espace sur le soin, les incivilités de certains patients tel que l’agressivité, les conflits… . Le manque de reconnaissance. Très souvent, les professionnels de santé surinvestissent leur travail, ils se donnent corps et âme. Combien de fois ai-je entendu des infirmières me dirent qu’elles sont repassés voir une personne âgée pour lui donner à manger et lui faire ses courses par empathie ? Et combien de fois je les ai entendus m’exprimer le fait que certains patients sont sans cesse dans la plainte et dans la non reconnaissance malgré leur dévouement ? Les conséquences sont souvent désastreuses à long terme sur l’estime de soi du professionnel. . Des rôles multiples, des responsabilités de plus en plus lourdes à portée avec un parfois un manque de clarté sur les missions de chacun. En tant que professionnel de santé, notamment en libéral, on peut avoir des rôles multiples : savoir démarcher et se faire connaitre, apprendre à mieux communiquer, accompagner des patients difficiles, savoir gérer l’agressivité de certaines personnes, savoir-faire sa compatibilité et son administratif. Qu’on soit médecin, kiné, infirmier ou psychologue,… on est amené à devoir s’adapter en permanence ce qui demande beaucoup d’énergie et on peut vite se sentir débordé par toutes les tâches à entreprendre. En institution, par manque de personnel, les rôles sont souvent mal définis, l’infirmier se retrouve face à certaines responsabilités qui ne lui incombent pas toujours. De même que les aides soignant(e)s. Ce qui a pour conséquence une perte de contrôle, un sentiment d’impuissance et de stress. Comment repérer qu’en tant que professionnel de santé et du bien-être que nous sommes en burn out ? Quelles sont les différentes phases de l’épuisement professionnel ? On distingue quatre phases dans le burn-out : . la phase d’alarme ou d’engagement, qui est une manifestation du stress ; La personne qui « fonctionne » normalement dans son travail, elle peut avoir du stress mais elle est en capacité de se réguler facilement. Le professionnel de santé prend du plaisir dans son travail, il ne sera pas obsédé par les difficultés au travail. Il arrive à « lâcher prise » une fois la journée terminée. Le sommeil et l’appétit restent bons et la fatigue éventuelle est ponctuelle et peut être comblée par une bonne nuit de repos. . la phase de résistance ou de surengagement, durant laquelle le métabolisme s’adapte aux sensations de stress, le corps devient plus résistant ; les premiers symptômes d’épuisement sont des préoccupations constantes relatives au travail, les idées sont accélérées et la personne fait des étourderies. Les émotions sont moins bien régulées. La satisfaction et la motivation reste présente mais l’anxiété prend du terrain sur les différentes sphères, ce qui a pour conséquence des troubles du sommeil ; des troubles digestifs, des douleurs corporelles… . la phase de rupture ou acharnement frénétique, qui enclenche la réapparition des réactions caractéristiques au stress de la phase d’alarme ; L’anxiété devient majeure et généralisée amenant à une forme de chronicité des symptômes et une forte aggravation : trouble du sommeil, trouble de l’appétit, déficit cognitif (sentiment d’être inefficace, de ne pas être un bon soignant). Les oublis deviennent fréquents et la personne aura du mal à s’organiser. L’humeur devient excessivement variable. Les peurs et angoisses sont constamment présentes. Des addictions peuvent s’aggraver ou faire leur apparition. Les maux divers sont nombreux et s’accentuent. A ce stade, la personne commence généralement à consulter des professionnels de santé. Il est possible que les premiers arrêts de travail soient prescrits. La personne qui consulte à ce stade aura une demande peu définie. . la phase d’épuisement ou d’effondrement, qui se traduit par une perte des défenses psychologiques et une angoisse constante. L’épuisement est émotionnel, physique et psychique. A ce stade, la personne n’a plus d’estime de soi. Elle se sent désormais complètement incompétente, doutant excessivement de ses capacités à effectuer le travail qui lui a été confié. A ce stade, la personne a des troubles de mémoire et une perte de repères. Les émotions sont émoussées, une froideur s’installe. La personne a tendance à s’isoler. Il peut y avoir une accélération de manière compulsive des addictions avec des passages à l’acte tellement la personne est en grande souffrance. Des pathologies organiques peuvent faire leur apparition. A ce stade, il n’est pas possible pour la personne de fonctionner, ainsi un arrêt de travail prolongé sera indispensable. Comment éviter le burn out ? Des solutions ? Comme nous avons pu le voir, il existe différentes phases du burn out et différents facteurs, ce qui a amène à un accompagnement spécifique pour chacune des personnes. On ne va pas avoir la même action si on a quelques signes de burn out ou si on est en phase d’épuisement. L’intérêt d’avoir une meilleure connaissance du burn out, des symptômes et des étapes permettent aux professionnels de repérer où il en est. Toutefois, pour moi-même avoir vécu des signes de burn out, il existe quatre règles essentielles et communes pour tous les soignants : . 1er règle : dormir, se reposer, prendre des pauses Selon la sévérité du syndrome, un arrêt maladie de plusieurs semaines à plusieurs mois sera prescrit par le médecin traitant, ce qui est parfois difficile à accepter en tant que soignant. Pourtant, une fois que le professionnel en fait l’expérience, il se rend compte compte de la nécessité à apprendre à s’arrêter, à ralentir le rythme. Ce repos absolu va permettre à la personne de mettre en jachère son esprit et son corps, ce qui est indispensable pour l’aider à prendre du recul et reprendre pied. Il s’agit d’un temps de reconstruction donc les activités de relaxation, de bien-être ou sportives sont fortement recommandées. L’importance de se reconnecter à soi-même et d’être sur un autre rythme. L’importance de faire des pauses et de prendre conscience de sa respiration. . 2eme règle : prendre soin de son corps Après un burnout, il est indispensable de se reconnecter avec son corps pour prendre conscience de son niveau de fatigue et d’énergie. En effet, à force de cette surcharge mentale, de cette exigence, les professionnels de santé en oublient de faire respirer leur organisme. D’où l’importance, pendant cette phase de reconstruction de reprendre le sport, de prendre soin de soi, d’aller au hammam ou en balnéothérapie, de faire la sieste, de se faire masser… L’idée est donc d’apprendre à écouter votre rythme, vos besoins et d’écouter ce que votre corps vous dit. Les réactions physiques restent un bon indicateur de notre état général. . 3ème règle : reconquérir son identité personnelle A force de se donner à fond dans le travail, j’ai souvent remarqué que les soignants en oublient la vie qu’ils ont à côté : femme/mari, famille, amis. Ce n’est pas tant qu’ils ne veulent pas les voir, mais ils n’ont tout simplement “pas le temps”. Cette période d’arrêt de travail va ainsi leur permettre de réinvestir ces domaines de leur vie, de reconstruire une identité parentale, familiale, sociale et de réintégrer le fait qu’il existe autre chose que le travail. Cette période d’arrêt est également une étape de réflexion sur le sens que chacun souhaite donner à sa vie en général et à sa vie professionnelle en particulier et sur ce qui est important à ses yeux. C’est sur cette base qu’un nouveau projet professionnel pourra se construire. Ainsi, au travers de ce questionnement, le professionnel pourra prioriser ce qui est essentiel et de pouvoir clarifier ce qu’il souhaite. . 4ème règle : Osez dire et osez demander de l’aide En tant que soignants, qu’on soit kiné, médecin, sage-femme, thérapeute, psychologue…, j’ai souvent remarqué que nous avons du mal à dire que nous sommes en difficulté en lien avec nos croyances ou par peur du jugement. Un sentiment de honte peut également apparaitre. Toutefois, il est important de se rappeler que nous ne sommes pas seuls, que ce soit au niveau personnel ou professionnel. Très souvent j’ai fait l’expérience auprès de mes accompagnements, que le professionnel perd pied avec les réalités, portant souvent seul la charge et le poids de ce qu’on a à faire, sans réaliser que notre entourage ne s’en rend peut-être pas compte. Une prise en charge en psychothérapie par un professionnel va permettre à la personne de comprendre la dégradation de sa situation de travail et à mettre du sens sur ce qui s’est passé. Cette étape de compréhension est indispensable pour aider à se reconstruire. Le travail thérapeutique permet également de se mettre en action pour trouver une meilleure organisation, travailler sur sa confiance en soi ou d’autres problématiques tel que l’exigence, retrouver de l’énergie et trouver ses priorités… Il peut également être proposé de participer à un groupe de parole centré sur le burn-out, animé par un professionnel. Il s’agit d’un espace d’expression, d’écoute et de partage qui réunit, dans un cadre bienveillant, des personnes qui se sont consumées au travail. Cet espace de parole permet à chacun de mettre des mots sur les difficultés rencontrées et sur les émotions ressenties, de donner du sens à sa souffrance et de se remettre en situation d’envisager positivement l’avenir. Cliquez ici pour en savoir plus sur l’atelier Alors maintenant, faites le point sur vous et expérimenter de nouvelles solutions !
par Sylvie Ciliegio 03 oct., 2023
Il est indéniable que la profession des soignants est particulière génératrice de stress. La crise covid a été un accélérateur et un amplificateur de la souffrance des soignants. En effet, entre le 15 juin 2021 et le 28 juin 2021, 951 professionnels de l’aide et des soins ont complété une enquête en ligne sondant leur bien-être mental. La pression sur les personnes actives dans le secteur des soins et du bien-être est déjà élevée mais elle augmente encore lors de cette crise COVID. Cette analyse a fait apparaître qu’après 16 mois de crise COVID et même après que 90% ont été vaccinés, de nombreux professionnels de l’aide et des soins continuent de ressentir fortement les effets de ce stress chronique. Près de 73,90% des professionnels de santé affirment que la crise sanitaire a dégradé leurs conditions de travail, dans un contexte de souffrance déjà croissant. Pour 59,80% des personnes interrogées, l’intensité de leur souffrance se situe entre 7 et 10, sur une échelle de 0 à 10, et plus de 74% d’entre-elles ont déjà ressenti l’envie de « jeter l’éponge ». Ce sont les difficultés rencontrées dans le cadre de leur travail qui sont les causes directes de leurs souffrances. Avec la crise sanitaire, l’ensemble des facteurs qui sont des sources de stress sont donc bien amplifiés. Par ailleurs, les tensions existantes avant la crise se transforment souvent en conflits au sein des établissements. Mais quelles sont les principaux facteurs de tension ? A quoi les professionnels de santé et de l’accompagnement sont-ils soumis comme stress ? . La surcharge de travail : les interruptions et les urgences sont fréquentes, les suppressions de postes, arrêts maladies, et renouvellement du personnel font partie du quotidien. Plus de 71% des soignants* citent le manque de personnel comme source de souffrance et 59,5% évoquent l’augmentation des cadences . La confrontation à la souffrance morale et physique des patients, résidents : travailler au contact de la douleur, du désespoir, de l’angoisse, parfois de la mort, requiert une force mentale très forte qui peut parfois être ébranlée selon le contexte et les capacités de chacun. On parle souvent de « traumatisme vicariant » quand on entend et qu’on vit de manière répétée des évènements perturbants et traumatiques. Je vous en parle dans un autre article. . Les horaires de travail : certains professionnels arriveront à être productifs plus longtemps que d’autres, mais quand on va au-delà des capacités physiques, tout travail deviendra épuisant. Particulièrement pour le travail de nuit, certains organismes n’en sont tout simplement pas capables. . Les relations de travail : informations ou directives contradictoires, relations conflictuelles avec les collègues ou la hiérarchie, manque de coordination entre professionnels. . Les incivilités des patients, résidents et de leurs familles : irrespect, agressivité physique et demandes excessives. . Les changements et l’incertitude : les réorganisations de services, les changements de direction, de process, les nouveaux logiciels… Dans le cadre de ma pratique, je remarque moi-même depuis la crise Covid, une augmentation de la demande des professionnels de santé notamment les médecins traitants, qui aborde la question des incivilités des patients et des familles et qui ont de plus en plus de mal à se faire respecter ainsi que le traumatisme vicariant qui s’exprime de plus en plus chez eux. Qu’est-ce que ce que le stress ? Le stress est l’ensemble des réactions déclenchées par l’organisme pour s’adapter et faire face à une situation perçue comme difficile ou menaçante. Véritable mécanisme de défense, le stress est donc une réaction humaine et instinctive d’adaptation naturelle face à un évènement, qu’il soit d’ordre personnel ou professionnel. Selye (1956) distingue 3 phases séquentielles d’adaptation de l’organisme en réponse aux stimuli ou stresseurs. (Schéma à faire des 3phases séquentielles d’adaptation du stress). Selye nomme « agents stresseurs » tous stimuli persistants et anormaux qui contraignent l’organisme à rétablir un équilibre homéostatique. La réaction d’alarme. Le cerveau prépare tout notre corps à l’action dans une saine adaptation à un danger immédiat. Le système orthosympathique déverse l’adrenaline (produite par la glande medullo-surrénale et le cerveau) et la noradrénaline (libérée par le tronc cérébral) dans le sang et les terminaisons nerveuses. Le cerveau doit décider rapidement de l’attaque ou de la fuite. C’est à partir de là que les muscles se tendent, la tension artérielle monte… La réaction se compose du choc (tachycardie, baisse du tonus musculaire) et du contrechoc (l’organisme se ressaisit puis met en jeu des moyens de défenses actifs). Ce retour à l’équilibre se fait grâce au système nerveux parasympathique. La phase de résistance/phase d’adaptation Selon Aubert et Pages (1989) il s’agit de l’ensemble des réactions non spécifiques provoquées par l’exposition prolongée de l’organisme à des stimuli nocifs auxquels l’organisme s’est adapté au cours de la réaction d’alarme. Lors de cette phase, il y a persistance des phénomènes produits durant le contre choc de la phase d’alarme. L’organisme se prépare donc à résister. Les surrénales inondent le corps de cortisol en jet continu. Cette libération entraine à la longue des troubles : du sommeil, digestif, hormonaux… L’épuisement/La décompensation La personne cesse toute tentative de résistance. Il y a un affaissement des dépenses du sujet qui peut aller jusqu’à la mort clinique. L’organisme tente le tout pour le tout dans cette phase, il relance des phases d’alarme en déversant de l’adrénaline. De nombreux symptômes se développent à ce moment-là : accès de palpitations, épisodes d’angoisses, poussées d’hypertensions qui témoignent des efforts de l’organisme qui s’épuise petit à petit. Les dérèglements atteignent le psychisme qui aboutit à un état de dépression et d’anxiété chronique avec possibilité de burn out. Durant ces 3 phases, la résistance de la personne durant ces trois phases s’effectue par deux systèmes homéostatiques de défenses : le système nerveux et le système endocrinien. Quelle différence entre stress et anxiété ? Très souvent, on a tendance à confondre un stress et une anxiété. Le stress est naturel, c’est un phénomène d’adaptation. Il est utile car le stress nous permet de faire face à une situation de danger ou quand il y a un changement. Il est une réaction physiologique. L’anxiété est une émotion qui se rapproche d’une peur diffuse que l’on éprouve face à une situation particulière. Cette émotion sert alors à prendre toutes les précautions nécessaires à éviter les risques. L’anxiété peut passer comme elle est venue. Mais quand elle est excessive, elle peut devenir nuisible. L’inquiétude est constante avec insomnies, palpitations, irritables. La crise d’angoisse correspond à une manifestation des troubles anxieux. L’angoisse nait d’une peur intense d’un événement qui pourrait survenir (la mort par exemple). Elle s’accompagne de symptômes physiques et psychiques (palpitation, tremblement, tétanie, TOC, phobie sociale…). Dans le cas de l’angoisse, on entre dans le phénomène de l’émotion. Quand le mental intervient, on passe du côté de l’émotion et donc de l’angoisse et de l’anxiété. Comment se manifeste le stress ? Lorsqu’une personne ressent trop de stress, en fréquence ou en intensité, elle peut avoir de nombreux symptômes : Stress PHYSIQUES Un sentiment de fatigue, des troubles du sommeil ou du comportement alimentaire, des tensions musculaires, des maux de dos ou de ventre, des addictions… PSYCHIQUES Sentiment de tension, irritabilité, lassitude, pleurs, symptômes dépressifs, diminution de la confiance en soi, isolement social, perte de sens de son métier… COGNITIFS Augmentation des erreurs et diminution de la « performance », problèmes de concentration, de mémoire, indécision… Quelles sont les solutions pour faire face au stress ? Si les sources du stress sont propres à chacun, certaines techniques permettent de mieux le gérer avant d’atteindre le point de non-retour, ainsi que des solutions simples. Il est certain que vous ne pouvez pas agir sur le contexte, sur l’environnement mais vous pouvez agir sur vous-même pour vous aider à apprendre à réduire votre stress et à mieux gérer vos ressentis. « Si ce n’est pas vous qui gérez votre stress, c’est lui qui vous gère ! Reprenez le pouvoir sur vos moments de stress ». Patrick Collignon Voici quelques solutions pour vous accompagner dans votre recherche de bien-être 1 – Adopter une alimentation équilibrée Manger équilibré permet de diminuer les effets du stress. En effet, les vitamines et minéraux, lorsqu’ils sont fournis en bonne quantité, limitent les effets du stress sur l’organisme. Il peut être intéressant de prendre un complément alimentaire, afin de booster votre organisme dans les périodes tel que l’automne comme le magnésium qui permet de réduire les effets du stress. 2 – Prendre soin de son sommeil Le manque de sommeil augmente l’anxiété, les troubles de l’attention et la dépression. C’est un cercle vicieux : plus vous êtes stressés, moins vous dormez, moins vous dormez, plus vous êtes stressés. Prendre soin de son sommeil permet d’être plus détendu. Faites des mini siestes de 10 min si possible ou des exercices pour vous détendre 3 – Faire des pauses régulièrement Vous accordez de courtes pauses régulièrement tout au long de la journée peut améliorer votre capacité de gestion du stress. Toutes les deux heures, prenez cinq petites minutes pour prendre l’air, faire des exercices de respiration, de yoga ou de méditation. Entre deux consultations, accordez-vous 5 à 10 min et plus si cela est possible. 4 – Pratiquer une activité physique régulière Il est plus qu’important d’adopter une bonne hygiène de vie, et le sport en fait partie. Lorsque vous pratiquez une activité physique, vous sécrétez des endorphines et de l’enképhaline, des hormones qui calment les douleurs, et possèdent des effets anti-stress notoires. Cela favorise aussi un bon sommeil. Vous pouvez prendre le temps d’aller marcher 30 min après votre journée ou faire votre sport trois fois par semaine (natation, sport collectif…) 5 – Apprendre à se détendre Il existe de nombreux moyens pour apprendre à relâcher les tensions physiques : méditation, sophrologie, relaxation, yoga, pratique d’une activité artistique, etc. À vous de trouver ce qui vous permet de souffler et de calmer le flot de vos pensées. 6 – Avoir une vie sociale active et épanouie Dans le cadre du libéral : se constituer un réseau professionnel, améliore grandement le stress ressenti au travail, cela permet de ne pas se sentir isolé et de pouvoir trouver du soutien si besoin. Dans d’autres contextes, il est important de bien s’entendre avec les collègues ce qui améliore le bien être. De plus, il est important malgré le stress de pouvoir continuer à voir sa famille, des amis, à aller au cinéma… Même si la fatigue peut être là, le faire c’est pouvoir se ressourcer. 7 – Gérer son temps Pour diminuer les tensions et l’énervement, une bonne gestion de son emploi du temps doit être mise en place. Mieux vaut privilégier la qualité du travail, à la quantité. Il me semble important de pouvoir s’accorder un temps suffisant pour gérer l’administratif, la communication avec les partenaires et bien noter sur son agenda des temps pour soi auquel on ne déroge pas comme une routine que l’on installe. Vous connaissez ces solutions, vous avez déjà conscience de ce qui fait problème et les actions a mettre en place pour changer ? Tant mieux… mais le véritable problème c’est que vous n’avez pas trouvé de solutions…que vous n’arrivez pas à appliquer ce qu’il faudrait faire… Ça tombe bien, c’est mon expertise et je vais vous aider. Vous pouvez cliquer ici pour vous inscrire ou avoir des informations sur l’atelier gestion du stress qui vous permettra d’expérimenter en petit groupe, des outils, des conseils, des techniques pour vous aider à passer à l’action et retrouver le plaisir d’exercer sereinement.
par Sylvie Ciliegio 03 oct., 2023
Depuis maintenant 16 ans, j’ai accompagné de nombreuses personnes avec des traumatismes qu’ils soient grands ou petits… Depuis que je suis en libéral, j’accompagne de nombreux professionnels de la santé et de l’accompagnement qui côtoient de plus en plus de personnes en grande souffrance psychique. Je suis toujours touchée quand un médecin peut venir me questionner sur comment il peut faire pour se protéger et ne pas vivre ce que vit son patient ? Comment ne pas être impacté quand sa patiente raconte dans les détails les plus précis son viol ? Ou encore, comment une infirmière vit le fait qu’elle est impactée par la détresse des familles dont la personne a été hospitalisée pour la Covid avec un état sévère ? J’ai parfois été moi-même impacté fortement par certains patients. Je garde le souvenir d’une dame me racontant en détails son accouchement qui a été catastrophique. J’ai imaginé toutes les images, les odeurs… J’ai été prise d’un grand malaise et d’une envie de vomir à ce moment-là. Pour m’aider à reprendre pied, je lui propose un verre d’eau, ce qui m’aiderait à mettre de côté ces sensations et couper avec les flashes black. En clair, comment faire face à toute cette souffrance que vous entendez tous les jours sans éprouver vous-même de la détresse ? Ces situations sont douloureuses. Elles demandent beaucoup physiquement, cognitivement et psychiquement parlant. Si en tant que soignant, je suis moi-même fragiliser pour des raisons diverses (fatigue, séparation, maladie…), j’ai de grand chance d’être plus sensible et impacter par ce que les personnes me racontent. On peut parler de traumatisme vicariant quand en tant que professionnel de l’accompagnement on se sent contaminé par le vécu traumatique d’une autre personne avec laquelle elle est en contact . On peut aujourd’hui penser que le système des neurones miroirs joue probablement un rôle dans cette transmission, notamment par contamination physiologique et sensorielle. Qu’est-ce que le trauma vicariant ? Mc Cann et Pearlman en 1990 font référence aux expériences traumatiques vécues par des thérapeutes travaillant avec des survivants. Ultérieurement, leur définition est étendue par Karen Saakvitne et ses collègues à un plus large groupe de personnes qui inclut tous ceux aidant des survivants ou des personnes traumatisées (Saakvitne et al., 2000), telles que les gens du clergé, les travailleurs sociaux de première ligne, les professionnels du système judiciaire, les prestataires de soins. Le traumatisme vicariant s’inscrit plus spécifiquement dans la relation thérapeutique. C’est le fait d’entendre et de vivre de façon répétée des évènements perturbants et traumatiques, tel que subir de l’agressivité, ou être témoin d’une détresse telle que l’envie de suicide, ou le fait que la personne raconte son propre trauma . Ainsi le professionnel de santé réagit comme si ces événements étaient les siens, l’amenant à un état d’hypervigilance, un état de stress avec reviviscence du trauma ce qui vient parasiter la relation à l’autre, voire une tendance à s’isoler. Quelles sont les conséquences professionnelles, sociales du trauma vicariant ? Il est clair que le traumatisme vicariant peut avoir plusieurs conséquences sur le soignant : – Un état de stress post traumatique avec reviviscence des scènes traumatiques racontés par son patient, état de stress et hypervigilance . Le soignant peut avoir envie de s’isoler pour ne plus entendre ce que dit l’autre. Il peut avoir besoin de plus en plus de s’isoler par peur de comment va se passer le prochain entretien avec ce patient. J’ai souvenir d’une infirmière qui n’arrivait plus à aller chez un monsieur à domicile tellement elle ne supportait plus ses plaintes et sa détresse. Elle n’en dormait plus de la nuit. Ainsi, le traumatisme vicariant vient mettre en branle les convictions, les valeurs et les croyances du professionnel de santé. Son cadre de référence est attaqué, il se modifie, se sentant de plus en plus impuissant face à l’océan de douleur. Ce qui amène parfois à des questions plus profondes : est-ce ma vocation que d’entendre en permanence la douleur des autres ? Il change radicalement sa vision du monde, ce qui à terme peut amener à une autre conséquence : – L’usure de compassion ou fatigue de compassion. En tant que professionnel nous sommes amenés à être empathique, ce qui est une composante de la relation d’aide. Cette usure apparait donc quand le professionnel de santé ou de l’accompagnement est exposé fréquemment à des situations de détresse ou à de grandes souffrances. A la différence du trauma vicariant, la personne ne vit pas le trauma de ses patients, ni ne présente un ESPT. Elle a un état d’épuisement et une saturation de la relation thérapeutique qui fait que le professionnel devient hypersensible et ne supporte plus les émotions de ses patients et de son entourage . Il y a une saturation émotionnelle. La personne peut ressentir un sentiment de vide, elle ne se sent plus aidante. Elle est anéantie et épuisée par le simple fait d’aider l’autre. Elle est vidée de son énergie, tout parait difficile ce qui amène également à une remise en question de ses valeurs et de sa vie. Quels sont les moyens de prévention du trauma vicariant ? Comment exercer ce métier longtemps…et avec plaisir ? Comme vous l’avez compris, tout professionnel de santé et de l’accompagnement n’est pas à l’abri d’un traumatisme vicariant ou d’une usure de compassion. Plusieurs stratégies existent pour atténuer les symptômes du traumatisme vicariant : Reconnaitre le phénomène et les signes du traumatisme vicariant. Il est essentiel de reconnaitre les symptômes et d’avoir une connaissance des risques . En permettant une reconnaissance, cela permet d’être attentif à la manière dont nous sommes en relation avec les personnes que l’on accompagne. Ainsi on peut évaluer l’impact qu’ont les expériences et les vécus de nos patients sur nous . On peut ainsi se poser la question : qu’est-ce que ce patient provoque en moi ? En quoi cela m’impacte ? Qu’est-ce que je ressens au niveau émotionnel et dans mon corps ? Est-ce que quand j’ai fini mon travail, je continue à penser ou à être inquiète pour tel ou tel patient ? Il peut m’arriver pour ma part, de continuer à penser à certains patients après avoir fermé la porte de mon cabinet, car je peux ressentir de l’inquiétude pour eux suite à leur détresse. Pour moi, cela me donne aussi des indications sur mon investissement auprès de certaines relations thérapeutiques et de chercher à comprendre qu’est ce qui se joue. Autogestion et soutien Comme j’ai pu le dire dans l’article sur le burn out et dans l’article sur la gestion du stress, il est important d’avoir un équilibre sain. Voici quelques solutions : 1 – Adopter une hygiène de vie saine Manger équilibré, avoir un sommeil réparateur, avoir un exercice régulier ou une activité physique régulière constitue des éléments essentiels et ressourçant vis à vis du stress du métier. Il est nécessaire d’avoir une activité nourrissante régulière qui nous amène à nous détendre, à nous sentir plus léger. 2 – Organiser son temps Organiser son temps, avoir des pauses régulières, entretenir des relations satisfaisantes avec sa famille ou des amies est une manière de gérer sa charge de travail et de s’accorder du temps pour récupérer. Prendre le temps de s’occuper de ses besoins , s’offrir le plein d’émotions positives à travers des activités qui vous font plaisir. A vous de voir ce qui vous apaise !!! 3 – Savoir mieux gérer ses émotions et ses réactions. Il est clair qu’une bonne gestion de ses émotions et de ses réactions avant, pendant et après une intervention thérapeutique de relation d’aide permet de prévenir le traumatisme vicariant. Si durant un entretien ou une visite, le professionnel ressent une trop grande intensité émotionnelle négative ou au contraire, qu’il se sent flotté ou engourdi cela nous donne des alertes sur la manière dont nous sommes en relation. A ce moment-là, on peut aller consulter un confrère pour travailler sur ce qui se passe ou être supervisé. 4 – Se sentir outillé vis-à-vis du public qu’on accueille Se sentir outillé au travers de groupe de soutien avec les mêmes pairs tel que des groupes de parole, participer à de la supervision sont essentiel pour se sentir moins isolé et surtout comprendre ce qui se joue dans la relation thérapeutique. La supervision est une invitation à réfléchir sur ce que les professionnels mettent en jeu en tant que personne et professionnel dans leur pratique quotidienne. Elle facilite un changement de regard par la découverte d’un nouveau sens à donner aux problématiques. Elle favorise les échanges et le partage des pratiques des vécus professionnels . Elles nous permettent de mieux connaitre nos limites et d’éviter la sensation d’être piégé, dépassé ou impuissant. Le cadre de la formation et poursuivre son développement personnel sont aussi une manière de se sentir plus confiant dans sa pratique , et se sentir plus compétent dans l’aide que nous apportons. Au travers des formations, cela nous permet aussi de nous questionner sur notre place et ne pas chercher à trouver la solution à tout prix. Les familles, les patients ont des forces et des capacités, ne l’oublions pas ! Si dans cet article, vous avez le sentiment de vous retrouver dans le traumatisme vicariant ou dans l’usure de compassion… que vous vous sentez parfois « borderline »avec certains patients ou avec vous même… Vous vous questionnez sur des solutions possibles… Je vous propose d’intégrer un groupe de supervision que je propose auprès des professionnels de santé et de l’accompagnement… Cliquez ici Vous n’êtes pas encore sûr et vous vous voulez juste avoir des informations, n’hésitez pas à m’envoyer un mail contact@sylvie-ciliegio.fr ou à échanger avec moi sur Linkedin ou au téléphone au 0676080441. 

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